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A.J. Conseil - Page 34

  • L’Observatoire international des Bien-être(s)

    2686-2-02-13.jpgLa recherche du bien-être est partout. C’est devenu le mot magique. Des secteurs traditionnels de la cosmétique et de la beauté à ceux de l’alimentation en passant par les assurances ou l’ameublement, partout, il en est question. Il devient urgent dans ces conditions d’apprécier cette notion et de quantifier ce marché du bien-être à sa juste mesure. C’est l’objectif du nouvel Observatoire international des Bien-être(s), comme nous l’explique Rémy Oudghiri, directeur du département Tendances et Prospective, Ipsos Marketing. Premiers résultats attendus en juin 2009.

    Où situer la notion de bien-être ?
    Rémy Oudghiri :
    Nous partons de l’idée qu’elle se situe à mi-chemin entre le plaisir, notion plutôt liée à des bénéfices immédiats, et le bonheur qui est plutôt de l’ordre de l’accomplissement spirituel sur un plus long terme. Le bien-être mêle un ensemble d’impressions positives relié au sens de l’existence. Il s’agit d’être bien à la fois dans son corps et dans sa tête. On constate également un changement de discours : aujourd’hui, être bien ne peut plus être dissocié de son milieu. Le bien-être individuel et le bien-être de l’environnement vont de pair. C’est ce qui caractérise des mouvements comme le Lohas au Japon ou aux Etats-Unis où l’on essaie de réconcilier la santé individuelle, la protection de l’environnement et un certain goût de la consommation.

    La multiplicité du bien-être

    Quels domaines sont porteurs, ou vendeurs, de bien-être ?
    RO :
    l’un des plus visibles, réside dans toutes ces prestations de soin qui se généralisent et vont du massage, au spa, à la séance de relaxation, etc… Les nouveaux concepts se succèdent les uns aux autres. En matière d’hôtellerie par exemple, vous voyez apparaître aujourd’hui un label Wellness. Le luxe est devenu une composante importante du bien-être. Le secteur des articles de sport bien sûr. Le bien-être s’infiltre également là où on ne l’attend pas. Dans les jeux vidéo, par exemple, avec la console Wii de Nintendo qui s’ouvre désormais aux activités de remise en forme. Le gouvernement britannique envisage même d’introduire ces jeux à l’école pour lutter contre l’obésité infantile ! L’agro-alimentaire fait elle aussi une grande consommation de cette notion de bien-être. Avec des revirements amusants. Regardez la manière dont un géant de la minceur comme Weight Watchers est en train de changer sa communication en disant : « arrêtez de faire des régimes, commencez à vivre » ! L’idée aujourd’hui est d’être bien dans son corps quelque soit ce corps et de faire place à la diversité des individus.

    Quelles sont les raisons de cette soif si intense et soudaine de bien-être ?
    RO :
    il y a des raisons structurelles comme le niveau de prospérité économique et le vieillissement de la population. Il s’agit de rester « intact » le plus longtemps possible. C’est devenu une vraie obsession. Jadis, le bonheur, c’était pour après la vie. La question du bien-être ne se posait pas pour l’immense majorité des gens. On vivait sa vie. On souffrait, ce qui était le cas de la plupart. Puis le bonheur éternel nous était donné. Dans nos sociétés, l’idée est plutôt désormais que l’on a qu’une seule vie et qu’il ne faut pas la rater, la vivre le plus longtemps possible, le mieux possible. C’est une source d’angoisse. Il y a aussi d’autres raisons plus conjoncturelles comme le rapport au temps et à l’espace. Tout va de plus en plus vite et nous vivons dans le régime de l’urgence, du stress.

    Comprendre les multiples formes du bien-être et les raisons de la demande

    Y-a-t-il un moment charnière ?
    RO :
    l’année 2001 a marqué un tournant. Jusque là, on avait l’impression que le monde évoluait dans un sens plutôt positif, grâce notamment aux progrès de la technologie. Mais à partir de 2001, et des attentats du World Trade Center, on ne sait plus trop où va la planète. Les illusions s’effondrent. La question environnementale et l’ampleur de la crise financière aujourd’hui renforcent ce désarroi. La question devient dès lors : comment se préserver en période de crise, comment être heureux ?

    Justement, comment ?
    RO :
    ce sont les questions que nous étudierons en commençant par dresser un bilan de santé de nos sociétés. Nous aurons également pour ambition de déterminer un indicateur global du bien-être. D’établir une typologie des individus. De voir ce que font les gens aujourd’hui pour ce sentir mieux. Qu’est-ce qu’ils ne font pas et souhaiteraient faire dans le futur ? De comprendre de façon transversale la demande de bien-être à travers différentes catégories de produits et de services. Enfin, l’idée n’est pas seulement de comprendre mais d’agir et de fournir un outil d’aide à la décision.

    Rémy Oudghiri
    Directeur du département Tendances et Prospective
    Ipsos Marketing

    Hélène Plisson

    Directrice d’études - Ipsos Marketing


  • Boscolo Hotels offre un nouveau 4 étoiles à Nice

    bar-exedra.jpgNice (06) Le groupe italien a investi 20 M€ pour la rénovation de l’ex-Atlantic, hôtel Belle Époque du centre-ville. Un premier pas en attendant celle du Plaza, son autre établissement niçois, fleuron de ses établissements en France.
    C’était une vieille dame perclus qui faisait son âge, le début du XXe siècle (1913). L’hôtel Atlantic, cher au cœur des Niçois, avait perdu de sa superbe malgré son imposante façade à moulures dominant le boulevard Victor Hugo et ses dômes façon Belle Époque. Ouvert aux premiers jours de décembre, l’Atlantic, devenu Exedra, renaît en hôtel moderne, 4 étoiles aux 113 chambres dont 8 suites, avec spa, bar, salons et restaurant. Racheté en 2000 par le groupe italien Boscolo (1) en même temps que le Plaza et le Park Hôtel, il était resté en sommeil jusqu’en avril 2006, date de l’ouverture du chantier de rénovation portant sur 7 500 m2. Un chantier colossal pour un investissement de 20 €. Seule la façade a été conservée et restaurée, l’établissement étant reconstruit et le cinquième et dernier étage surélevé pour accueillir 8 suites de 80 m2 et 5 junior-suites, le toit-terrasse, équipé d’une piscine, devant ouvrir pour la prochaine saison.

    patrick-ramoin.jpgL’Exedra affiche sa couleur : le blanc.
    Elle est la signature de l’hôtel, dès le lobby, surmonté d’une verrière, ouvrant sur un bar aux lignes futuristes et deux salons pour séminaires (15 et 70 personnes), jusqu’aux chambres et suites. À fleur de boulevard, La Pesceria est le restaurant à thématique marine (40 couverts), avec terrasse abritée sous des tentes de marché, banc d’huîtres et intérieur avec cuisine ouverte et salon-cheminée aux boiseries chaleureuses.
    L’un des atouts de l’hôtel, dirigé par Patrick Ramoin, ancien du Fairmont à Monaco, est enfin le spa au design coralien, géré par Algotherme. Aménagé en sous-sol, il est le plus important de la ville (600 m2) et comprend une piscine, cinq salles de soins, fitness, sauna, hammam…

    thierry-blin.jpgPlaza : un autre chantier à 20 €L’arrivée de l’Exedra sur le marché Côte d’Azur fait du bien à l’hôtellerie niçoise, à l’offre ainsi élargie. Sa restauration est une première étape pour Boscolo, qui possède deux autres 4 étoiles en ville, le Plaza (180 chambres, près de 8 €de chiffre d’affaires) et le Park (104 chambres), ainsi que le Grand Hôtel à Lyon (140 chambres), dirigés depuis 2001 par Thierry Blin, 53 ans, directeur financier de Boscolo France. Le groupe familial a en effet en projet la rénovation du Plaza, fleuron de son hôtellerie en France, situé dans le ‘carré d’or’ face aux Jardins Albert Ier, à deux pas de la Promenade des
    Anglais. Après obtention du permis, ce nouveau chantier - environ 20 M€ - devrait débuter en 2009 pour permettre une ouverture fin 2010-début 2011. Avec l’Exedra et le Plaza, Boscolo aura alors rénové deux des plus beaux hôtels de la ville et de la Côte d’Azur.

    (1) Boscolo Hotels possède 23 établissements en Europe, essentiellement en France et en Italie, ainsi qu’un hôtel à Budapest et un à Prague. Le groupe (300 M€ de CA) comprend également Boscolo Tours (tour-opérateur), Boscolo Hotels Engineering et Boscolo Étoile (école de cuisine à Padoue).

    Jacques Gantié

    Hôtel Atlantic
    12 boulevard Victor Hugo
    06000 Nice
    Tél. : 04 97 03 89 89

  • L'entreprise m'a tuer

    9782012374089.jpgC’est le buzz éditorial du moment. Deux-cent-seize pages qui viennent de passer la barre des 60 000 exemplaires vendus. Un carton en librairie quand la plupart des bouquins sur l’entreprise dépassent difficilement les 4 000 ventes. Mais L'open space m'a tuer n’est pas un énième opus destiné à améliorer son potentiel managérial qu’on a tapi au fond de soi, et même qu’on ne le sait pas.

    Ce n’est pas non plus un simple état des lieux de la tendance furieuse – et qui dure depuis une bonne dizaine d’années – d’entasser 50 personnes dans le même espace ouvert en se disant qu’elles seront plus efficaces. C’est mieux et bien pire que tout ça.

    Les deux auteurs, des consultants en rupture de ban dorénavant, dressent un tableau drôle et pathétique à la fois de l’entreprise d’aujourd’hui et de la vie professionnelle des jeunes cadres. Et le blues du « bureau paysager » (l'autre appellation bucolique de l'open space) n’est que l’un des symptômes, nombreux, d’un mal être profond qu’on n'ose plus appeler malaise, tellement le terme est galvaudé, tant il est désormais associé aux cadres.

    Évidemment, l’ouvrage se penche, comme aucun autre ne l’avait fait jusqu’alors, sur le système pervers engendré par les fameux « plateaux » (en langage d'architecte). Et la liste des griefs est longue : bruit, manque d’intimité, compétition accrue, flicage entre salariés, difficultés de concentration et autres joyeusetés qui poussent certains cadres vers la dépression, ou plus tranquillement, vers la porte. Sauf que nombre de scènes de la vie de bureau décrites dans ce bouquin pourraient parfaitement se dérouler dans des entreprises aux bureaux fermés (il en reste).

    Car il se délecte de tous les travers de la vie de bureau, tels que le wording, ce jargon professionnel, ces « mots basiques, faussement précis et surtout anglicisés » comme le définissent les auteurs et que l’on retrouve dans tous les bureaux de la terre. Il raconte par le menu les missions de consultants qui rêvaient d’une vie entre deux jets et se retrouvent entre deux bus de banlieue. Il se penche sur les « auto-évaluations », exercices qui rappellent les belles heures de la révolution maoïste où celui qui n’était pas dans la ligne du parti battait sa coulpe en une autocritique flagellatoire. Et pour son augmentation, revenait l’année d’après.

    Car contrairement à ce que le titre laisse suggérer, ce livre n’est pas une charge contre l’architecture d’intérieur post-moderniste, mixant l’esprit du loft des années 80 au taylorisme du début de l’autre siècle. Il évoque, en se contentant de la raconter en courtes saynètes, ce qu’est aujourd’hui la vie d’un jeune cadre qui n’encadre personne, et à peine lui-même. Qui ne sait plus si la fausse coolitude de la vie de bureau et la vraie violence des rapports professionnels sont farcis de lard ou de cochon. Et qui se dit que, si le boulot ressemble à ça, c’est pas la peine d’y passer 70 heures par semaine, ni d’y laisser sa santé.

    Et l’on comprend mieux le succès surprise du livre. En l’ouvrant, nombre de cadres de 25-30 ans se sont regardés pour la première fois dans un miroir. Ils savaient déjà que leur reflet était loin de ce qu’ils avaient imaginé. Ils étaient bien un peu déçus, mais pensaient être tous seuls à réagir comme ça, en gros égoïstes pourris-gâtés.

    Mais à la lecture de cet open space, et à la consultation du forum créé tout exprès par les auteurs, ils s’aperçoivent qu’ils sont nombreux à penser que la vie de bureau n’est pas comme ils l’avaient rêvée. Et lorsqu’une génération entière s’aperçoit qu’il y a tromperie sur la marchandise, elle exige un remboursement. Ou alors elle renonce à ses rêves. Et dans ce dernier cas, on souhaite bien du plaisir aux vaillants DRH qui tenteront de motiver ces cadres.

    Alexandre des Isnards, Thomas Zuber, L'open space m'a tuer, éd. Hachette, 212 pages. 16,50€

    Sylvia Di Pasquale

  • Naissance de l'observatoire de la parentalité en entreprise

    artoff3052-194x155.jpgStructure d’accueil de la Charte de la parentalité, l’observatoire de la parentalité en entreprise était officiellement lancé le 20 novembre 2008. Ses missions consistent à inciter les entreprises attentistes à signer la charte et à accompagner celles déjà signataires dans des démarches innovantes.

    « Les sociétés européennes souhaitent concilier le bien être social et la réussite économique. Mais il y a encore du travail pour réenchanter la valeur travail tout un assurant un certain équilibre aux salariés », commence Jérôme Ballarin, président de l’observatoire de la parentalité en entreprise. Des entreprises comme Carrefour, Ernst & Young, Areva ou encore HR Valley - dont Jérôme Ballarin est le directeur associé - sont d’ores et déjà adhérentes de ce nouvel observatoire. Et les entreprises de toutes tailles sont les bienvenues.
    D’autre part, « il s’agit clairement d’un instrument d’émulation, plus que de coercition », soutient Jérôme Ballarin. Comprenez que l’observatoire n’a pas vocation à sanctionner les entreprises qui ne respecteraient pas leurs engagements. Il s’agit surtout de les inciter et de leur donner les moyens de mettre en œuvre des politiques efficaces en la matière.


    Trois missions principales

    Concrètement, l’observatoire remplit trois missions. La première consiste à inciter un plus grand nombre d’entreprises à signer la charte de la diversité. Lancée le 11 avril 2008, celle-ci a déjà été signée par 30 entreprises, plus 35 le jour du lancement de l’observatoire. « Ce qui fait un million de salariés désormais concernés », ajoute le président. Celui-ci précise également que la signature de la charte n’est pas nécessaire pour rejoindre l’observatoire. Cela peut également être un moyen d’encourager les entreprises encore frileuses.
    La deuxième mission de cette association loi 1901 sera d’animer des échanges de bonnes pratiques entre les entreprises. Pour ce faire, le site de l’observatoire accueillera des textes, voire des vidéos, présentant ces pratiques. L’association organisera également des groupes de travail thématiques.
    Enfin, si l’observatoire n’a pas une vocation coercitive, il contrôlera néanmoins la mise en œuvre d’actions concrètes de la part des employeurs signataires.


    Un baromètre de la parentalité en entreprise


    Ces actions sont de différents ordres : aménager le télétravail pour accentuer la présence parentale au domicile, recruter des femmes enceintes, dédramatiser les absences liées à la maladie d’un enfant ou encore ne pas freiner les processus de carrière de salarié(e)s parents ou en phase de le devenir.
    En termes de moyens, l’observatoire ne compte pas en rester là. Son président envisage la publication d’un baromètre de la parentalité en entreprise. « Dans un premier temps, il sera confidentiel, pour donner un benchmark aux entreprises », note-t-il. L’européanisation de la démarche est également à l’étude. Doté d’un comité scientifique composé d’experts (sociologues, économistes, politiques), l’observatoire pourrait également aboutir à la publication de colloques sur le sujet. De quoi donner des idées aux entreprises intéressées.


    Brice Ancelin - source Focus RH